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Les amis des chemins de St Jacques des Alpes de Haute-Provence

Espace de liaison et d'information des amis des chemins de St Jacques de Compostelle et de Rome dans les Alpes de Haute-Provence.

Le bon usage de la Provence.

Publié le 26 Juillet 2020 par Bernard ECHILLEY in Livre

Je viens de recevoir un livre sur la Haute-Provence de Jean Claude Barbier plus connu pour ses guides de découverte par les chemins,...de Haute Provence,  comme il dit.

Pour une fois pas de photos, de croquis, de plans, de courbes et de graphiques.

Un livre entièrement consacré au texte, aux mots et à un imaginaire personnel sur son ressenti de la nature en haute Provence.

Voici un extrait.

 

Le sens du chemin

"Avant la voiture et les routes, les chemins et les sentiers passaient partout, rendaient accessible l'inaccessible...Il n'y avait pas des chemins de nulle part. Ce sont les forestiers qui ont inventé les chemins qui ne mènent nulle part...Nos chemins, sentiers et drailles ne se sont pas perdu, mais ils ont perdu leur fonction et leur sens, ils ne vont plus vers l'autre, ils sont pour soi, pour le plaisir de promener...Cependant certains chemins retrouvent une nouvelle signification an tant que lieu de rencontre avec l'autre, comme les chemins de Compostelle, lieu de méditation, de recherche de soi ou de la foi, de découverte d'autrui, du patrimoine et de l'histoire, de quête de tout ce qui fait l'humain dans un pays. Ils proposent de renouer avec une ancienne pratique, celle de l'itinérance au long cours, sur plusieurs jours, plusieurs semaines..."

 

"Du bon usage de la Provence" les éditions du Net, juin 2020, 20 euros.

Jean Claude Barbier, né à Saint-Etienne (Loire) est un écrivain-marcheur qui a eu une vie d’enseignant de français et de philosophie en Afrique et en Bretagne pendant 10 ans, puis une activité dans le tourisme et l’accueil en villages de vacances en Provence (Chandourène-Champtercier). Il a découvert ici en Haute-Provence un pays qui lui a fait chaud au cœur.

 

En 1992, il écrit un premier livre « Les Alpes à la provençale » qui redonnent envie aux gens du pays de redécouvrir le pays gavot, comme une recette de cuisine.... Il a continué à écrire des livres de prose poétique qui racontent les personnages et les hameaux, des villages de la Haute-Provence qu’il rencontre au fur et à mesure de ses balades à pied.

 

Mais c’est aussi et surtout un paysagiste qui en même temps écoute la voix des lieux, ce qu’ils disent, leur histoire sur tels villages abandonnés ou pas. Il essaye de se plonger « dans le corps et la chair des paysages », il les écoute puis leur donne la parole et dévoile toute leur intimité, notamment dans « La voix des hauts lieux ».


 

Céreste, Saint-Paul et Saint-Michel l'Observatoire, La citadelle de Sisteron, le paon de Forcalquier.Céreste, Saint-Paul et Saint-Michel l'Observatoire, La citadelle de Sisteron, le paon de Forcalquier.
Céreste, Saint-Paul et Saint-Michel l'Observatoire, La citadelle de Sisteron, le paon de Forcalquier.Céreste, Saint-Paul et Saint-Michel l'Observatoire, La citadelle de Sisteron, le paon de Forcalquier.

Céreste, Saint-Paul et Saint-Michel l'Observatoire, La citadelle de Sisteron, le paon de Forcalquier.

Je connaissais les ouvrages-guide de découverte « Pays de Haute-Provence » avec photos, cartes, graphiques mais pas du tout l’écrivain-poète avec toute sa sensibilité et sa justesse de ton. La philosophie n’est pas très loin non plus au détour d’une phrase ou d’un chapitre entier comme dans «le sens des chemins »  de son dernier ouvrage « Du bon usage de la Provence ».

Du bon usage, de la bonne pratique, c’est observer, décrire et prendre soin de...


 

La procession de la fête de Saint-Jacques à Chateaufort, Lincel, Lurs.
La procession de la fête de Saint-Jacques à Chateaufort, Lincel, Lurs.
La procession de la fête de Saint-Jacques à Chateaufort, Lincel, Lurs.

La procession de la fête de Saint-Jacques à Chateaufort, Lincel, Lurs.

Une suite de lieux, de personnages pittoresques, attachants ponctuent le récit. De petits textes fixent des instantanés, comme les bouts de pellicule libres qui sèchent au vent du nord. Cherchez le négatif, et vous trouverez peut être le positif ?

 

En voici quelques exemples :

         A Montlaux, Monticelli le peintre marseillais qui a inspiré Vincent Van-Gogh, a vécu dans ce village comme un « pacoulin », en vrai provençal jusqu’à l’âge de 11 ans.

         A Salignac, Un scupteur de monde englouti, le Michel Ange de la géologie a crée un musée aux confins de l’art et de la science, à partir d’un cimetière marin.

         A Saint-Vincent-sur-Jabron dans les années 70, une communauté a trouvé      refuge dans un lieu propice par son éloignement, à toutes les utopies libertaires.

         A Montsallier, pays sec gorgé d’eaux souterraines, est truffé d’effondrements et de puits, où nombre d’avens portent le nom de ceux qu’ils ont engloutis. Nous pourrions peut être y trouver celui du pistachier et s’il n’existe pas, il nous faudrait l’inventer.

 

         Originaire de Forcalquier, un homme vers 1995 apprend qu’il a un cancer. Il décide de construire un petit barrage qui petit à petit monte jusqu’à quatre mètres de haut, le lac lui, s’étend sur une centaine de mètres. Ce maître d’œuvre anarchiste a poursuivi sa thérapie sauvage dans la même veine que celle du facteur Cheval.

 

Et toujours, la lavande...

Et toujours, la lavande...

L’ouvrage se poursuit par des textes du pays de Seyne les Alpes, de la vallée de l’Asse, du Verdon, du plateau de Valensole, des lacs de montagne et du Mercantour.

 

Je vous invite à lire l’univers de cet enseignant qui est passé par un trait de plume de l’intellect aux sentiments du cœur.

 

Pour mémoire dans « voyage à Compostelle d’un homme de peu de foi » Jean Claude Barbier nous dévoile quelques réflexions philosophiques sur le sens de la marche au long cours. Comment sortir de sa coquille ? Le chemin transforme, c’est avant tout une utopie vécue, c’est l’art de vivre libre.

 

Un dernier mot avant de fermer le livre, une phrase de Yvan Audiard :

 

« Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière »

 

L’un d’entre eux, Bernard.

Feu de la Saint-Jean

Feu de la Saint-Jean

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